vendredi 11 juin 2010
Ancien quartier hippie des années 70, pétrifiée pour longtemps dans le souvenir de ce qu’elle a été, elle propose sans y croire dans des vitrines surchargées toutes les babioles en vogue voici trente ans; de longues chemises à fleurs et des narguilés, de l’encens, des colliers, repas végétariens et Chai latte. Elle offre, désabusée, son visage de mannequin triste aux cheveux de nylon, au sourire faux qu’elle tend aux touristes et aux inévitables quelques jeunes à dread locks et jeans troués qui traînent avec leur berger allemand devant la boutique la plus chère; pour demander l’aumône en chantant des chansons de Woodstock, époque qu’ils n’ont pas connue. Je ne lui en ai jamais voulu, à Haight Street, de s’être embourgeoisée, je ne l’ai pas connue rebelle. Et puis je n’ai pas rendez-vous avec elle mais avec le parc, tout en haut de la rue, d’où voir les pentes de la colline. L’air est dense, mouillé, je grelotte mais je suis habituée.
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